MONSIEUR BOUCHÉ-THOMAS
VOUS PARLE . . .

Je ne suis pas écrivain de métier, mais un simple praticien qui, depuis fort longtemps, a écouté la grande plainte des arbres fruitiers, torturés et doublement « tondus » chaque année. Devant ces massacres qui se renouvellent depuis des siècles, j'ai, pendant trente ans, observé, comparé, réfléchi, cherché, vérifié :

L'arbre est une merveille… pourquoi le mutiler ?

Dans la Nature, tout est merveilleux équilibre… pourquoi s'acharner à le rompre ?

Si je vous présente aujourd'hui ma Méthode : le «bouché-thomas», c est que j ai la ferme et inébranlable conviction de posséder la Vérité, et me sens l'obligation de la communiquer aux autres avec joie.

Cette façon si simple de conduire les arbres fruitiers est celle qui respecte le mieux les lois de la Nature, celles-là même du Créateur.

S'en écarter, c'est aller au désordre et sombrer dans l'erreur.

S'en inspirer, les calquer, y « coller », voilà la sécurité, fille de la Vérité !

Et voilà pourquoi, au terme de ma vie, j'ai cru de mon devoir de prendre la plume.

Au moment, toutefois, de dévoiler intégralement, pour la première fois, le fruit de mes recherches, une crainte me saisit, celle d'être inférieur à la tâche : car savez-vous bien, ami lecteur, que ceux qui pratiquent n'écrivent guère ? Aussi ai-je tenu à illustrer mon texte de nombreuses et honnêtes photographies : elles vous montreront ce à quoi vous pourrez, à ma suite, prétendre, et comment.

Soyez indulgent, je vous en prie, pour ces modestes pages : je vous en saurai gré. Et, quand vous en aurez achevé la lecture, j'ose espérer qu'alors vous ne la regretterez pas.

Les splendides documents photographiques qui rehaussent cet ouvrage sont, en bon nombre, dus au talent et à l'inlassable complaisance d'actives amitiés.

Je dois aux encouragements amicaux de M. le Chanoine Poirier, professeur aux Facultés Catholiques de l'Ouest, d'avoir, malgré de multiples contradictions, persévéré dans la tâche difficile de faire connaître ma façon de conduire les arbres fruitiers « avec sollicitude et respect ».

Je faillirais à un devoir de gratitude très particulier, si je ne remerciais ici l'Abbaye Notre-Dame d'Auberive de son accueil si cordial et réconfortant durant les semaines capitales de la mise au point dernière de mon manuscrit.

De contradicteur courtois, le R. P. Dom Boutry, moine bénédictin de l'Abbaye Saint-Paul de Wisques, est devenu pour moi, au moment décisif, un collaborateur précieux pour l'établissement du texte et la correction des épreuves ; à son apport original, cet ouvrage doit en partie sa valeur et son cachet.

À mon fils Maurice, à mes élèves, qui m'ont soulagé d'une partie de mon activité professionnelle pour me permettre de me consacrer plus assidûment à ce livre, en chantier depuis plus de quatre ans, va ma profonde reconnaissance.

Au goût sûr d'un bon ouvrier de la onzième heure, M. J. Boutin, éditeur à Angers, je dois la parfaite présentation typographique de ce volume : il ne s'étonnera pas que je tienne à l'en féliciter ici.

À tous ceux qui, à un titre quelconque, ont contribué à la réussite de cet effort, je redis mon merci ému.

Abbaye Notre-Dame d'Auberive, le 10 juillet 1952.

Edm. B.-Th.